Du 22 au 30 novembre, réduisons nos déchets !

La 6^e édition de la Semaine européenne de la réduction des déchets a lieu du 22 au 30 novembre 2014. L’objectif est, via des animations organisées partout en France et dans de nombreux pays européens, d’agir pour diminuer nos poubelles. Car le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ! Moins jeter, c’est d’abord consommer mieux : choisir des produits peu emballés, écolabellisés voire éco-conçus, adopter le vrac dès que possible pour les céréales (pâtes, blé, semoule, riz…), l’épicerie (gâteaux secs, chocolat…), le sucre et même les liquides (huile, vinaigre)… Et bien entendu acheter des aliments bruts qu’on cuisine soi-même. Les déchets organiques vont au compost, l’un des plus efficaces moyens de réduire le poids des poubelles des ménages. Si vous ne disposez pas de jardin, des solutions existent comme le composteur d’appartement ; pas plus grand qu’une poubelle, il transforme les restes de repas, les épluchures en terreau fertile pour vos plantes. D’autres modèles sont accompagnés de lombrics pour encore plus de vélocité. Rendez-vous dès maintenant sur le site de la Semaine européenne de la réduction des déchets pour proposer une animation ou connaître le programme

Échanger, donner, vendre

Quant aux objets, fini le jetable. Bien d’autres voies existent pour prolonger leur existence. Le succès des sites de vente entre particuliers tels que Price Minister ou le Bon Coin en témoignent. D’autres sites en appellent tout simplement au don, plutôt que d’amener sa garde-robe démodée ou son lave-linge trop petit à la déchetterie. affiche plus de 16 000 objets en attente d’acquéreur, de l’instrument de musique à l’appareil photo en passant par du bois de chauffage ou des accessoires moto.

97 ressourceries en France

À l’origine de la Semaine de la réduction des déchets, événement ensuite repris par l’Ademe, le Réseau des Ressourceries prend de l’ampleur en France. En 1984, l’association « Les Ateliers de la Bergerette » crée la première ressourcerie ou recyclerie de France : cette structure gère l’ensemble des déchets encombrants des ménages d’un territoire et les valorise par le réemploi et le recyclage matière. Le succès est tel que l’opération aboutit à la création du Réseau des Ressourceries en 2000 qui compte aujourd’hui 122 membres, dont 97 ressourceries en activité et 18 porteurs de projet.

Entretien avec Nathalie Mayoux,

Secrétaire général du Réseau des Ressourceries.

Combien de ressourceries se créent chaque année ?

Depuis 3 ans, on accueille entre 20 à 25 nouveaux adhérents par an. La moitié sont des ressourceries qui viennent tout juste d’ouvrir leurs portes ; l’autre moitié est constituée de structures avec une activité de récupération et de vente de seconde main depuis parfois très longtemps, mais qui n’avaient pas suivi l’évolution de la réglementation. Se considérant comme des « amateurs » du tri, ils rejoignent notre réseau pour gagner en professionnalisme.

Que peut-on trouver dans une ressourcerie ?

Tous les biens du ménage ! Cela passe par le matériel électrique, électronique, les meubles, les vêtements, la vaisselle, la déco, l’outillage, les équipements de jardinage, les vélos, les jouets… D’après notre observatoire, 25 % des ventes provient du mobilier avec plus de 2 millions de chiffres d’affaires, suivi du secteur textile-mercerie qui représente 23 % du chiffre d’affaires. Dans le détail, on peut dire que le best-seller des ventes reste le livre, les vêtements et les petits objets de déco.

Ce lieu est-il ouvert à tout le monde ?

Bien entendu ! C’est vrai, avant, on voyait essentiellement des personnes qui budgétairement n’avaient pas le choix ainsi que des bricoleurs puisqu’on propose plein de pièces détachées ; de nos jours, on rencontre Monsieur tout le monde et même des personnes aisées. Leur motivation n’est pas environnementale au départ mais sociale ; elles veulent soutenir des emplois locaux. Dans ces ressourceries, l’ambiance est bonne, les gens se parlent ; trouver des objets sympas et pas chers, c’est presque du bonus.

La ressourcerie crée-t-elle des emplois ?

Notre réseau compte 2128 salariés ; 26 % bénéficient d’un emploi pérenne non aidé. En effet, si 67 % des ressourceries ont une vocation sociale puisqu’il s’agit d’ateliers d’insertion − Recycl’Air, dans l’Ain, cumule 120 emplois ! − 25 % sont des modèles économiquement autonomes. Ces derniers comptent en moyenne 7 salariés. Ce modèle se développe de plus en plus, surtout en zone urbaine très dense, où l’importante population offre un très gros potentiel, ainsi qu’en zone rurale très isolée ; là, le peu de commerces rend ce type de lieu essentiel pour créer du lien. Notre panier moyen d’achat a d’ailleurs progressé entre 2011 et 2013. Rappelons que les ressourceries sont nées d’une préoccupation environnementale. Aujourd’hui, le retour à l’emploi qu’elles permettent est très intéressant.

Quelles sont les exigences du réseau ?

La traçabilité : tous les objets reçus doivent être pesés à l’entrée comme à la sortie. Rappelons que la ressourcerie a été, dès le départ, un outil de réduction des déchets au service des collectivités territoriales. Par conséquent, elle a pour mission d’informer celles-ci des objets détournés et valorisés par rapport au tonnage d’encombrant à l’année. Les communautés doivent pouvoir communiquer sur les objectifs atteints.

Comment s’organise le partenariat avec les collectivités territoriales ?

Il y a 15 ans, c’était difficile de faire reconnaître notre activité tandis que, de nos jours, les collectivités territoriales s’y intéressent de très près, multipliant les études et s’emparant de cette opportunité de réduction des déchets. Notre réseau est aussi devenu, au fil de la dernière décennie, un acteur connu du ministère de l’Écologie auprès duquel nous faisons beaucoup de lobbying.

Propos recueillis par Gaëlle Poyade

Le Salon du Do It Yourself ouvre un espace Recyclage

Surfant sur cette préoccupation, le salon du Do It Yourself (« Le faire soi-même ») ouvre un 6^e univers dédié au recyclage des objets. Ce salon dédié à la création et au savoir-faire se tient du 19 au 23 novembre, à Paris (Porte de Versailles). Il se compose de plusieurs univers dont Aiguilles et Traditions ; Mode et Customisation ; Scrapbooking ; Maison Créative et Idée Brico… Un village de plus de 500 ateliers reçoit débutants et confirmés pour apprendre et perfectionner différentes techniques. C’est tout logiquement que s’ouvre, cette année, un espace totalement éco-conçu « Recyclage et upcycling ». Il permet aux amateurs de recyclage de trouver toute la matière première et les produits finis pour transformer et détourner les objets du quotidien ! Une animation dédiée « La Recyclerie » abrite entre autres des ateliers upcycling pour apprendre à donner une seconde vie aux fripes…