Cosmétique : le Label Nat contre le greenwashing

  Samuel Gabory, président de Cosmébio. Interview de Samuel Gabory, président de Cosmebio Un nouveau label fait son entrée en...

 

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Samuel Gabory, président de Cosmébio.

Interview de Samuel Gabory, président de Cosmebio

Un nouveau label fait son entrée en cosmétique : le label Nat créé par Cosmébio, en écho au label européen Cosmos Natural. Il vise à  donner de vraies garanties sur la composition naturelle des soins de beauté et produits d’hygiène.

Echobio : Pourquoi créer un label Nat ?

Samuel Gabory : Nous voulons combattre le greenwashing. Le naturel, décliné dans tous les sens, envahit le monde de la cosmétique, sans que l’on sache vraiment ce qui se cache derrière. Parfois il ne  s’agit que de quelques ingrédients naturels, c’est-à-dire non issus de chimie de synthèse, incorporés dans la formule et valorisés en gros sur l’étiquette. Ou alors un ingrédient bio,  qui sert à verdir le produit. Attiré par cette notion de naturel, mais pas encore convaincu par la bio, le consommateur ou la consommatrice, a besoin d’être davantage rassuré sur ce qui se cache réellement derrière ce qualificatif de naturel.

Que contient le référentiel Label Nat ?

Il vise donc à clarifier le flou végétal dont de nombreuses sociétés profitent. Il assure que la cosmétique certifiée «Naturelle» – estampillée du label Nat – sera composée de 95% d’ingrédients naturels. Ce sont des végétaux ou des minéraux transformés à partir de process autorisés, non dénaturants, le plus doux possibles et respectueux des ingrédients et de l’environnement. Les 5 % autorisés non naturels doivent répondre aux exigences d’une liste positive très restrictive, contenant notamment certains conservateurs de synthèse, encore difficiles à substituer. Il apporte transparence et traçabilité.

N’y a-t-il pas risque de confusion avec les cosmétiques bio ?

L’étiquetage est très explicite, servant à distinguer ces deux labels (1) : le label Cosmétique bio- charte Cosmebio, lié au référentiel Cosmos Organic, garantit  20 % d’ingrédients bio (l’eau n’étant pas certifiable bio) d’un produit composé avec 95 % minimum d’ingrédients naturels (2) et 95 % minimum des produits végétaux certifiés bio. C’est un label très exigeant et très abouti. Quant au label Nat, lié à Cosmos Natural, sans exigence sur la bio, il ouvre la voie, tout en sécurisant le consommateur : c’est une première étape vers la bio que nous estimons désormais indispensable, en raison aussi du manque de disponibilités en matières premières bio.

(1)Le label Eco est supprimé.

(2) Des exceptions sont faites pour les shampoings et les gels douches qui peuvent contenir au moins 10 % d’ingrédients bio, ainsi que pour les produits contenant au moins 80 % de minéraux dont l’argile.

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Cosmebio, un repère

A l’origine de la charte des cosmétiques biologiques et écologiques, Cosmebio regroupe 400 entreprises, 500 marques,  9000 références.  85% des  membres sont  de petites et moyennes entreprises, disséminées sur tout le territoire. « Ce sont des moteurs de création d’emplois, de gisements d’innovation, de croissance, qu’il faut soutenir », insiste Samuel Gabory. Cosmebio les accompagne dans une démarche éco-responsable.

 

Cosmos standard : une harmonisation européenne

Depuis 2010, le référentiel Cosmos Standard offre déjà ces deux niveaux de certification : Cosmos Organic (20 % minimum d’ingrédients  bio) et Cosmos  Natural (95 % minimum d’ingrédients naturel, sans obligation de bio). Porté par Cosmebio, Ecocert, BDIH (Allemagne), Icea (Italie) et Soil Association (Grande Bretagne), Cosmos Standard harmonise la réglementation privée  européenne des cosmétiques bio. Pour s’adapter à la disponibilité en ingrédients bio et à la mise au point de nouvelles techniques, Cosmos Standard évolue : sa nouvelle version vient tout juste d’être validée.

 

 

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