On le sait : si le raisin est bio, cultivé et certifié conformément au cahier des charges européen qui régit ce mode de production, la vinification ne l’est pas – car la réglementation ne l’exige pas encore. C’est pourquoi le logo AB doit être complété par la mention “vins issu de raisins de l’agriculture biologique”. Pourtant, ce n’est pas faute de vouloir proposer des vins estampillés 100 % bio. Mais le projet proposé à la Commission européenne en juin 2010 n’a pas convaincu le commissaire à l’agriculture, Dacian Ciolos. La copie doit être revue, entre autres, pour imposer des doses de soufre, conservateur dont le vin ne peut guère se passer, tolérables en bio et acceptables pour tous les États Membres. Or la procédure devrait s’accélérer, pour déboucher rapidement sur un accord. En effet, la dérogation autorisant les viticulteurs à apposer le logo AB prend fin… en juillet 2012. Le compte à rebours a commencé, afin de boucler un cahier des charges qui “garantisse un vin bio le plus naturel possible”, exprime Yves Dietrich, viticulteur alsacien et membre du Comité national de l’agriculture biologique. “Il faut savoir que les producteurs qui se donnent du mal dans le vignoble limitent au maximum les intrants dans leur vin”, complète-t-il. À la recherche de produits les plus sains et les moins polluants possibles, les consommateurs bio ne comprennent pas pourquoi le raisin est bio et pas le vin, même s’il existe des cahiers des charges privés, comme ceux de la Fnivab, Demeter ou Biodyvin.