La Grande Bleue est elle aussi sur la sellette : contaminants chimiques, métaux lourds, nitrates, phosphates, pesticides, hydrocarbures, résidus de médicaments, déchets de matières plastiques, espèces invasives, surpêche… La Méditerranée va très mal, explique un rapport présenté fin juin par le sénateur de l’Aude, Roland Courteau. Tous ces maux, auxquels s’ajoute le changement climatique, menacent cette mer mythique, dont les eaux mettent un siècle à se régénérer. Plus de 80 % de cette pollution maritime provient des terres, notamment de l’urbanisation et l’industrialisation galopante de ses rives. Entre 1970 et 2000, la population urbaine côtière a bondi de 10 millions d’habitants sur la rive nord et de 30 millions d’habitants sur les rives sud et est. Barcelone, Marseille, Gènes, Rome, Le Caire, Istanbul, autant de villes devenues des mégalopoles. 60 à 80 % des habitants de la rive sud du bassin sont soit déconnectés des réseaux d’assainissement, soit desservis par des systèmes d’épuration incomplets. Créé en 1976, le Plan d’action Méditerranée gère une lutte antipollution, conclue entre les 21 États riverains. Malgré ce dispositif imposant, la situation se dégrade. Il est grand temps de réagir efficacement.