Promouvoir l’agneau de lait bio de l’Aveyron

Issu des troupeaux laitiers, l’agneau de lait est en mal de débouchés, surtout en bio. Il est abattu très jeune,...

Issu des troupeaux laitiers, l’agneau de lait est en mal de débouchés, surtout en bio. Il est abattu très jeune, généralement autour de 40 jours, afin que le lait de la mère puisse être réservé à la fabrication du fromage. Pourtant, il ne manque pas d’atouts.

La filière agneau de lait de bio de l’Aveyron pose ses premiers jalons.

La filière agneau de lait de bio de l’Aveyron pose ses premiers jalons.

Comme en témoigne le négociant-sélectionneur Jacques Greffeuille, dirigeant de l’entreprise familiale Greffeuille Aveyron. Cette dernière est spécialisée en viande ovine qu’elle abat et transforme pour différents circuits de distribution. « Vu son très jeune âge, cet agnelet offre une carcasse de moins de 10 kg et une viande claire, tendre et au goût très particulier », précise-t-il. « Autrefois, les agneaux de lait étaient surtout vendus par des volaillers qui, pour la plupart, ont désormais disparu des circuits de distribution traditionnelle. » Alors que le cheptel grossit, boosté notamment par la filière Roquefort, les débouchés pour l’agneau de lait se sont raréfiés : en dehors des périodes de Noël et de Pâques, il est difficile de les valoriser convenablement. Et les éleveurs ovin-lait bio sont particulièrement concernés.

Une campagne de communication en restaurants et boucheries

Pour faire découvrir l’agneau de lait bio, une campagne de promotion s’est déroulée en mars 2014, en région parisienne, dans des restaurants et boucheries, sur un créneau plutôt haut de gamme, avec le soutien de l’Agence Bio. « L’objectif est de faire connaître cette production spécifique et saisonnière des éleveurs ovins bio de notre région », détaille Jacques Greffeuille. « Grâce à cette opération de promotion qui fait connaître le goût subtil de cette viande dans les restaurants du groupe de l’Aveyronnais Gérard Joulie, nous cherchons à séduire les consommateurs, et à créer de nouvelles habitudes », explique-t-il.

En lien avec des chefs étoilés, dont Michel Bras, l’entreprise Greffeuille travaille également sur de nouveaux produits plus élaborés pour répondre à la demande.

Une marque : Agnobio

Depuis 2005, son abattoir situé à Capdenac, dans le Lot, fonctionne en lien avec les organisations de d’éleveurs Aprovia (1) et l’Apiv Auvergne (2) pour commercialiser notamment la marque Agnobio, créée pour stimuler la vente d’agneaux biologiques (8 % de ses abattages). « À travers Agnobio, les éleveurs cherchent à produire des agneaux de qualité reconnue et constante, explique Jacques Greffeuille. Ils garantissent la régularité des approvisionnements, et ils alimentent à coût raisonnable les circuits de distribution conformes aux attentes des consommateurs bio. » Grâce à cette organisation, la filière Agnobio monte en puissance (+125 % en 3 ans), dynamisant les élevages bio de Lacaune en Aveyron, de Caussenarde dans le Lot et de Blanche du Massif Central en Lozère.

En 2013, 35 artisans éleveurs ont ainsi pu écouler plus de 5 000 brebis, agnelets et agneaux sous la mère à cette nouvelle marque. Un nouveau partenaire, la société Bousquet, vient de s’associer à la filière Agnobio, apportant une plus-value en direction de la restauration collective.

Christine Rivry-Fournier

(1)    Aprovia : 31 éleveurs en bio, pour 2 294 agneaux, 1958 agnelets, et 1961 brebis (2012)

(2)    Apiv Auvergne : 8 éleveurs en bio, 2 850 brebis

 

 

 

 

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